Guérir des maladie incurables > La sclérose en plaques
Les recherches scientifiques concernant les causes de la sclérose en plaques (ou la « SEP ») ont abouti aux conclusions suivantes :
1. La SEP est une maladie auto-immune. Des anticorps produits par l’organisme se fixent à la myéline des fibres nerveuses. Ainsi, les propres anticorps attaquent les protéines de l’organisme. Les médecins ignorent pourquoi cela se produit.
2. Les individus du groupe sanguin O développent la SEP plus souvent que ceux des autres groupes sanguins.
3. Les premiers symptômes de la maladie apparaissent en général dès l’âge de 20 à 40 ans, et les femmes sont touchées plus tôt.
4. Les femmes sont plus nombreuses à être atteintes de SEP que les hommes (rapport 3:1).
5. La maladie est rare dans les régions chaudes du globe, près de l’équateur.
6. La maladie est répandue dans les régions froides de l’hémisphère sud et de l’hémisphère nord (de 30 à 80 cas pour 10 000 habitants).
7. Le Japon constitue une exception car la maladie touche peu de personnes, environ 2 cas pour 10 000 habitants, malgré les conditions climatiques des régions froides propices au développement de cette maladie.
8. Les Tziganes, habitants des régions froides favorables au développement de la maladie de SEP, en sont exceptionnellement épargnés.
9. La SEP est une maladie saisonnière. Selon l’auteur danois Bisgard (1990), l’aggravation des signes a lieu au cours des saisons froides.
La science n’a pas pu apporter de réponses aux questions concernant les causes et les facteurs favorisant cette maladie, énumérés dans les points de 1 à 8. Mais, une étude sur le rôle des antigènes d’origine humaine, animale, microbienne ou d’autres dans l’apparition de la SEP permet de fournir quelques éléments qui pourront aider à élucider cette problématique.
1. Les propres anticorps de l’organisme se fixent aux protéines des gaines entourant les fibres nerveuses (la myéline) parce que certains haptènes étrangers présents dans le sang participent à la fixation des anticorps à ces protéines. Cette liaison est possible si les sites de fixation anticorps-antigène possèdent une structure qui le permet : les formes que prennent des groupes d’atomes aux extrémités des anticorps doivent correspondre aux formes présentes sur les antigènes.
2. Les personnes du groupe sanguin O sont plus souvent touchées par la SEP que d’autres en raison de la présence d’anticorps naturels anti-A et anti-B, donc ils sont sensibilisés d’une façon naturelle aux deux sortes d’haptènes humains. Les haptènes (des antigènes) sécrétés par les sécréteurs d’antigènes A et d’antigènes B sont pour eux les plus nocifs. Par contre, les personnes de groupe sanguin A et aux anticorps naturels anti-B sont sensibilisées d’une façon naturelle à une seule sorte d’haptènes humains. Analogiquement, les personnes du groupe B présentent une sensibilisation naturelle à une seule sorte d’antigènes. Dans d’autres cas, il arrive que les haptènes Lea, Leb, I, Sda, H se révèlent nuisibles pour les personnes ayant les anticorps spécifiques.
3. Les premiers symptômes de la SEP apparaissent généralement dès l’âge de 20 à 40 ans. C’est une période de la vie où les couples se forment, les circonstances favorisent une forte exposition aux haptènes étrangers.
4. Les femmes sont atteintes de SEP plus tôt que les hommes. Ce sont les grossesses qui constituent un facteur de risque en raison du contact entre la mère et les haptènes du fœtus via le placenta. Il existe aussi une probabilité de sensibilisation pendant l’accouchement et les fausses couches. La sensibilisation provoque, chez la mère de l’enfant, l’apparition de sensibilité immune envers les haptènes provenant de l’enfant et de son père. Le fait que le sperme contient de grandes quantités d’haptènes constitue un risque supplémentaire. Les femmes au foyer multiplient les risques au vu du temps qu’elles passent chez elles dans les pièces mal ventilées et imprégnées d’haptènes qui peuvent être nuisibles.
5. Dans les régions chaudes de la Terre, près de l’équateur, les populations vivent dans des maisons aérées, dans des huttes, et souvent dehors, donc l’exposition aux haptènes humains est moindre. Mêmes les individus sensibilisés aux antigènes humains développent rarement la SEP dans ces conditions.
6. Dans les régions froides, les malades de la SEP sont plus nombreux car exposés à une forte concentartion d’haptènes dans des locaux hermétiques, mal ventilés, et où ils passent la plupart du temps.
7. Le livre de J. Rubach-Kuczewska intitulé « La vie à la japonaise » illustre le mode de vie des Japonais. Les Japonais n’attachaient jamais d’importance à leur logement dans le sens où leur logement n’était pour eux qu’un abris temporaire entre deux cataclysmes. D’où leurs constructions peu solides mais assurant une bonne circulation d’air. L’hygiène corporelle occupe une place importante dans leur vie: le soir, ils prennent une douche et ensuite un bain prolongé avec toute la famille dans de l’eau très chaude. Chaque matin, ils lavent le lige utilisée la nuit. Ils aiment l’air pur, les fenêtres ouvertes dans les logements et dans les transports en commun. L’usage des éventails est très populaire. Leur goût de la propreté les protège contre la SEP.
8. Les Tziganes souffrent rarement de la SEP. Leur mode de vie en plein air, la vie nomade et non dans des logements étouffants leur garantissent une meilleure santé et leur bien- être.
9. Les symptômes de la SEP s’aggravent pendant les mois hivernaux car, à cette époque de l’année, on vit cloîtré dans des locaux mal ventilés et fortement imprégnés d’haptènes humains. La réponse immunitaire à la suite du contact avec des haptènes d’origine humaine est une cause la plus répandue impliquée dans l’apparition de la SEP.
La SEP peut aussi parfois faire suite à une sensibilisation aux haptènes provenant des animaux, des végétaux ou des micro-organismes après une ingestion de produits à base de viande ou de végétaux contenant des antigènes pathogènes. La voie digestive est donc une voie d’introduction de ces antigènes. Dans ce cas-là, la prévention consisterait à éviter les aliments incriminés.
Les haptènes étrangers pénètrent dans l’organisme aussi par les voies respiratoires. Des microbes qui existent sur la peau et dans l’organisme lui-même sont aussi source d’haptènes potentiellement nuisibles pour leurs hôtes.
Des cas de sclérose en plaques
L’éviction des sources d’haptènes nocifs a contribué à une nette amélioration de la santé chez les personnes présentées dans les témoignages suivants. Il convient de noter que ces personnes ignoraient qu’elles devaient leur rétablissement à la disparition d’haptènes nocifs de leur environnement.
Sauvée de la sclérose en plaques
La femme était mariée. Vers la fin de la grossesse, elle souffrait de la toxémie gravidique sévère L’accouchement par césarienne fut pratiqué. Après l’accouchement, on lui diagnostiqua une sclérose en plaques. La femme reçut des soins dans une clinique et dans un centre spécialisé.
J’ai appris qu’elle avait divorcé peu après être tombée malade, et depuis elle vivait seule.
L’ex-mari déménagea, et il obtint la garde de l’enfant. Même si les groupes sanguins de la femme, du mari et de l’enfant n’étaient pas précisés, la survenue de la toxémie gravidique indiquait que la femme possédait des anticorps naturels contre les haptènes sécrétés par le fœtus (le fœtus a hérité du facteur de sécrétion – voir l’article Un petit cours d’immunologie).
L’accouchement par césarienne est propice au passage du sang fœtal vers le sang maternel, et à une sensibilisation aux haptènes présents dans les fluides corporels de l’enfant. Les troubles de santé ont souvent des répercussion sur la vie familiale. Effectivement, son mariage fut un échec terminé par le divorce. Après la séparation des époux, la maladie de la femme régressa.
Un touriste
C’était un homme de 80 ans que la presse glorifiait pour ces exploits sportifs.
Chaque matin, il parcourait de longues distances jusqu’à plusieurs dizaines de kilomètres.
Dans le passé, il était très malade, il ne pouvait pas marcher. Il souffrait de la sclérose en plaques.
Il s’en est sorti grâce à un médecin et, depuis cette époque, il est toujours en pleine forme.
Quand j’ai rencontré cet homme, je lui ai demandé quelques informations au sujet de sa maladie qu’il avait réussi à vaincre.
L’homme tomba malade à l’âge de 30 ans environ. Six ans plus tard, couvert d’œdèmes et affaibli, il avait du mal à marcher. Il trouva un médecin qui promit de le guérir. Ce médecin lui conseilla une alimentation variée en quantités modérées, l’arrêt du tabac, ainsi qu’ une pratique de la marche. Il devait profiter de l’air frais dehors le plus souvent possible et abandonner sa canne. Le médecin lui donna aussi un traitement.
Notre homme passa à l’action. Le début fut difficile, mais il persévérait. Quelque temps après, les œdèmes disparurent. Progressivement, il put marcher de plus en plus longtemps. Il s’est découvert une passion pour la marche, et il est devenu touriste chevronné qui parcourait des sites touristiques. Sa bibliothèque comptait de nombreux guides touristiques tamponnés dans des agences de voyage de divers lieux touristiques où il se rendait à pied. Il rêvait aussi de voir le pape Jean Paul II.
Sa maladie apparut au début de son mariage. Quand il était encore marié, son état était si grave qu’il devait être souvent hospitalisé. Pendant qu’il était à l’hôpital, sa femme répandait la rumeur qu’il allait mourir dans deux mois au plus tard. Puis un jour, elle le quitta.
Jusqu’à notre rencontre, cet homme costaud était convaincu qu’il devait sa guérison aux seuls conseils de son médecin, qu’il suivait à la lettre.
J’étais tout à fait d’accord avec lui que les conseils du médecin étaient formidables. Néanmoins, selon moi, l’homme guérit surtout grâce la rupture d’avec sa femme, sécréteuse d’haptènes nocifs pour lui. Sa femme était partie, et il n’était plus exposé à ses haptènes. Par chance, cette rupture et la maladie ne l’ont pas trop déprimé. Et heureusement, le médecin renforça sa confiance en la guérison et il lui donna d’excellents conseils.
Une colocataire
La rédaction d’un journal m’a communiqué l’adresse d’une jeune femme, malade de la SEP, et qui inondait ce journal de lettres et d’appels téléphoniques. Je me suis rendu à cette adresse.
La jeune femme était âgée de 25 ans. Elle me précisa qu’ à 19 ans, son bac en poche, elle partit faire ses études dans une autre ville. Elle se mit en colocation avec quelques copines dans un petit logement. Depuis le début de son installation, elle n’allait pas bien, elle souffrait de troubles de la vue, elle perdait son énergie.
Elle fut hospitalisée de temps en temps. A l’hôpital, son état de santé s’améliorait, mais dès le retour chez elle, auprès des copines, la maladie revenait. Au cours d’un séjour à l’hôpital, un médecin lui diagnostiqua une sclérose en plaques. Elle toucha une allocation maladie. Elle arrêta ses études et retourna habiter chez ses parents. Alors les symptômes de maladie disparurent complètement.
La jeune femme lisait des livres sur la sclérose en plaques. Elle apprit que les causes de la maladie étaient inconnues, et que la maladie était incurable.
Ce mauvais pronostic l’inquiétait à tel point qu’elle vivait en état de stress permanent. Elle avait peur d’éventuelles rechutes. C’est pourquoi, elle envoyait des lettres de détresse aux rédactions des journaux et des magazines.
Pendant notre rencontre, j’ai constaté que son état de santé était bon. Elle n’avait rien ! Elle s’inquiétait inutilement. Elle pouvait enfin chercher du travail ou continuer ses études.
Je lui présentai mon hypothèse sur les causes de sa soi-disant sclérose en plaques. Comme elle était du groupe sanguin B, et très probablement exposée aux antigènes A provenant des ses copines avec lesquelles elle occupait un logement étroit et mal ventilé. On ne pouvait pas écarter une possibilité de sensibilisation à d’autres antigènes : Lea, Leb, Sda,I, comme source de problèmes.
De toute façon, elle ne risquait pas d’aggravation de son état dans son logement actuel, et je lui ai donné des conseils sur la prévention de cette maladie dont elle avait tellement peur. Mais je sais que la conviction générale entourant la sclérose en plaque est fortement enracinée, et qu’il faut beaucoup de temps pour pouvoir la déloger.
Des présidents d’associations des malades de la sclérose en plaques
Depuis 1989, je fais part des résultats de mes recherches concernant les causes de la SEP et les moyens de prévention contre cette maladie aux différents représentants des associations nationales et internationales dédiées aux malades de la sclérose en plaques. Mon objectif est de leur présenter une façon de la soigner efficacement par l’élimination des causes de cette affection au lieu de se limiter au traitement symptomatique pour en atténuer les signes.
Cette maladie progresse toujours. J’avais eu plusieurs fois l’occasion d’organiser des exposés, avec la participation des présidents d’associations des malades de la SEP , durant lesquels je vendais mes publications. Mais avant les exposés, il fallait faire des efforts pour dissiper la méfiance de mes interlocuteurs, obnubilés par la conviction que les causes de la SEP demeuraient inconnues.
En juin 1991, je fis la connaissance d’un président d’une association des malades de la SEP qui était lui-même atteint de la SEP. A première vue, rien n’indiquait qu’il souffrait : il était plein d’énergie, plein d’entrain. Mais très vite, je constatais que les séquelles de sa maladie étaient bien là. Son état de santé s’était stabilisé, mais la situation était toute différente dans le passé.
Il y a quelques années, il ne pouvait plus marcher, il restait alité. Des soins permanents étaient nécessaires. Finalement, les médecins baissèrent les bras.
Je lui demandai : êtes-vous tombé malade après vous être marié ? Il me répondit oui.
Je voulais connaitre son groupe sanguin. Il me montra sa carte d’identité où son groupe sanguin B était mentionné.
– Votre femme était-elle de groupe sanguin A1 ou A1B ?
Un peu étonné, il me répondit qu’elle avait le groupe A1.
La dernière question que je lui ai posée était : Qu’est-elle devenue ?
Il me raconta qu’au cours de sa maladie, sa femme le chouchoutait. Pendant deux ans, elle fut toujours aux petits soins pour lui. Dès l’instant où son état parut désespéré, sa femme délégua les soins à sa belle-mère. Pendant que sa mère s’occupait de lui, sa femme le quitta, et elle ne revint plus jamais. Dès lors, il commença à se sentir mieux, il retrouva l’usage de ses jambes. Quelques années plus tard, il se remaria et il eut un enfant. C’était le bonheur, et un changement radical en comparaison de la vie avec son ex-femme.
Je lui dévoilai mon point de vue : il guérit parce que sa première femme, qui était certainement source d’haptènes susceptibles de déclencher sa maladie, ne vivait plus avec lui. Il avait l’air d’en être convaincu.
Une autre fois encore, j’eus l’occasion de faire la connaissance d’un vice-président d’une association de la SEP, touché par la malade pendant une période de sa vie où il était mal logé. Son logement se composait de deux petites pièces, occupées par trois familles, donc ils étaient neuf personnes entassées ensemble.
La maladie progressait vite. Son état de santé était grave. Il était alité, et les médecins étaient désemparés. Mais un jour, il emménagea dans un appartement plus confortable, et il avait désormais une chambre à lui. Dès lors, il commença à aller mieux.
Il garda quelques séquelles sans gravité comme de petits troubles de la motricité, qui ne l’empêchaient pas de mener une vie active. Il était marié, et il avait des enfants. Toujours plein d’énergie, il s’ investit dans une association de malades pour se rendre utile malgré son handicap.
Cet homme partageait mon avis au sujet des conditions propices à l’apparition de la sclérose en plaque, comme par exemple une mauvaise ventilation des logements et la promiscuité. C’est pourquoi il m’ invita à une réunion des membres de l’association le 19 mai 1990, pour que je puisse présenter les résultats de mes recherches concernant la SEP.
Ce jour-là, les auditeurs auraient pu acquérir aussi mes livres et plusieurs copies de mon exposé. Hélas, ma participation à la réunion fut annulée par une présidente de l’association. J’y suis quand même allé. La présidente ne voyait pas d’un bon œil ma présence, et rejetait mes idées à propos des causes de la SEP. Elle ne voulait même pas écouter mes explications.
Après l’avoir informé que mon ouvrage avait été publié par L’Académie des Sciences de l’URSS, elle coupa court à la conversation : « Ici, c’est la Pologne ! » Elle ouvrit la réunion en informant le public de ma présence non désirée. Après cet accueil, je pouvais partir en rapportant mes livres interdits à la vente parce que leur contenu n’avait pas été auparavant accepté par Le Conseil Scientifique de L’Association Polonaise de la Sclérose en Plaque. J’ai décidé malgré tout de rester, et d’écouter l’exposé d’une invitée américaine. C’était une Professeure qui confirma l’absence de données concernant les causes de la SEP. Son conseil était de s’armer de patience car, un jour, les scientifiques réussiraient certainement à les trouver.
Six ans plus tard, je rencontrais un membre de cette même association qui déclara être de mon côté. Après avoir lu ma lettre adressée à l’association, ainsi qu’une copie d’une interview avec le professeur docteur en médecine Tadeusz Marcinkowski, cette personne était sûre du bien-fondé de mon hypothèse. Et elle en était une preuve vivante car, malade de la SEP depuis le début de son mariage, elle avait guéri peu après son divorce. Cette dame décida d’informer les membres de son association sur les causes possibles de la SEP.
Le président de l’association des malades à Gdansk fut interpellé par mon étude au sujet des causes de la SEP, et il m’invita à en discuter. C’était un plaisir d’apprendre que le président approuvait mon concept, et il était favorable à l’idée d’informer les malades sur les causes possibles de leurs troubles de santé. Cependant à chaque fois, la rencontre avec le public fut un échec. Le président était souvent désemparé face à la réaction des malades qui exprimaient leurs inquiétudes et leurs doutes quant aux solutions à adopter. Une question récurrente revenait :
« Doit-on divorcer si mon époux(se) provoque ma maladie ? »
Quelques mois plus tard, en juillet 1997, une revue spécialisé pour les malades de la SEP intitulée « Vie contre le vent » publia un article. En voici un extrait :
« Pendant des réunions thématiques au sujet de l’hypothèse de l’interaction des organismes, qui avaient lieu à Sopot (le 28 février) et à Gdansk (le 1 mars) , plus de 90 personnes étaient présentes. L’exposé eut un impact négatif sur les malades de la SEP, et l’utilité de ce type de réunions fut remise en question. »
De guerre lasse, je n’ai pas réagi. Il est vrai que le problème est délicat. Il faudrait bien revoir d’abord les règles éthiques, morales, et, peut-être aussi, modifier le droit canonique et les règles du code civil. Il serait judicieux de se tourner vers les personnes compétentes, et aussi d’ interroger des juristes, des chefs spirituels, des philosophes.
Mes rencontres avec des professeurs de médecine
En septembre 1989, j’ai écrit à la Fédération Internationale des Associations de la Sclérose en plaques (IFMSS) à Londres. Dans ma lettre, je présentai un résumé de mon hypothèse sur les causes de la sclérose en plaques. Les informations complètes sur les moyens de soins et de prévention contre cette maladie pouvaient être fournies sous forme de manuscrit en langue polonaise, donc j’avais besoin d’aide pour la traduction et la publication.
Deux lettres de réponse, identiques, furent expédiées de Londres de deux bureaux de poste différents le 22 novembre 1989, comme si l’expéditeur voulait avoir la certitude que l’une d’entre elles, au moins, parviendrait au destinataire. Le président du comité d’experts médicaux de IFMSS, le professeur Reginald E. Kelly écrivait : « I found your ideas about the cause of multiple sclerosis extremely interesting » (Je trouve que vos idées sur la sclérose multiple sont particulièrement intéressantes).
Dans sa lettre, le professeur me proposa de contacter l’Association Polonaise de la Sclérose en plaque, et me donna l’adresse d’un professeur que j’appellerai le « Professeur I ».
Le Professeur I devait d’abord approuver mon manuscrit,et ensuite, le professeur Kelly accepterait de le lire, à condition qu’il ait été traduit. En plus, le professeur Kelly m’assura que je pourrais continuer mes recherches grâce aux subventions des Instituts Nationaux à Washington.
En décembre 1989, mon livre intitulé « L’effet chimique des organismes humains, animaux, végétaux et microbiens » était déjà imprimé, donc je souhaitais le présenter au Professeur I.
Il était impossible de le joindre au téléphone, alors, j’ai décidé d’aller le voir en personne. Nous nous rencontrâmes devant chez lui. Le professeur prit mon livre avec la lettre de recommandation du professeur Kelly, et posa une seule question :
– Quel est votre métier ?
– Je répondis : ingénieur.
A ces mots, le professeur tourna les talons. Notre entretien dura 30 secondes.
Quelques jours plus tard, le professeur me répondit par une lettre où il écrivait :
« Après avoir pris connaissance de votre théorie sur les causes de la sclérose en plaques, j’ai constaté que c’est une théorie sans fondement, et elle ne correspond pas aux acquis scientifiques en matière de neuro-immunologie. Dans ce cas, je ne vois pas l’intérêt de m’en occuper davantage. Veuillez agréer mes salutations…”
Non satisfait, j’ai demandé au Professeur I des explications afin de savoir pourquoi d’après lui ma théorie contredisait la science, et notamment, en ce qui concernait les causes de la SEP. Un mois s’écoula. Et quand je n’en pus plus de ce silence, je pris le train pour tenter d’avoir un entretien. Je sonnai au portail et, dès que le professeur parut dans la fenêtre, je lui présentai le motif de ma visite surprise.
Et voilà ce que j’entendis : « Pas le temps ! Pas le temps ! Le temps c’est de l’argent ! Pour cela, je ne serai pas payé ! »
Et l’ombre du professeur disparut, la fenêtre se referma, et c’était fini. Je suis resté seul près du portail. Pendant un moment, j’eus envie de casser une vitre de la voiture du professeur garée dans la rue. Je pensais aussi mettre un billet de banque sous l’un des essuie-glaces. Finalement, la raison l’emporta et j’abandonnai cette idée irresponsable.
Énervé et impuissant, je quittais les lieux. Mon monde s’était effondré : jusqu’alors, je m’imaginais qu’un professeur était comme un général parmi les scientifiques. De nouvelles idées ayant des bases scientifiques inébranlables auraient dû forcément l’intéresser. Je connaissais plusieurs professeurs auxquels je m’adressais souvent, et qui me consacraient beaucoup de temps bénévolement. Nous n’étions pas toujours d’accord sur certaines questions en matière d’immunologie, et parfois même nous nous disputions. Mais ce jour-là, je reçus une leçon !
Dans cette situation, quelqu’un d’autre devait m’aider. Je me suis tourné vers un professeur que j’appellerais Professeur II. Il était chef de clinique neurologique et spécialiste de la sclérose en plaques. Il promit de lire mon livre et de me répondre. Faute de réponse à la date prévue, je décidai de le contacter de nouveau. Le professeur invoqua comme excuse son déplacement professionnel.
Il participait à une conférence où il rencontrait le Professeur I qui pendant son discours dénigrait mon livre. Celui-ci était allé encore plus loin car en lisant des extraits du livre, il me tournait en ridicule et s’en moquait tellement que le public riait aussi.
Mais que me reprochait-il ? Le Professeur II l’ignorait. C’est alors que je lui ai dit que mon étude sur les causes des maladies auto-immunes avait été publié par l’Académie des Sciences de l’URSS , et que son coauteur était un biologiste russe et professeur docteur en médecine. Mais cet argument ne comptait pas pour le Professeur II.
– « La science russe ne m’intéresse pas car c’est une démagogie aux services du régime communiste » répondit-il.
– « Il ne faut pas traiter tous les Russes de la même manière » rétorquais-je. « Il y avait de nombreux scientifiques de génie russes comme Ivan Pavlov, Ilya Mietchnikov, Dmitri Mendeleïev. On construit des vaisseaux spatiaux et des centrales nucléaires en Russie. Les Russes disposent de bases scientifiques solides. »
– « Il arrive que des centrales atomiques russes explosent. »
– « Des centrales atomiques et des vaisseaux spatiaux américains ont des pannes et des accidents graves eux aussi » lui rappelai-je.
Tout à coup, le Professeur II devint moins sûr de lui. Il avoua que son opinion sur mes écrits était basée sur l’avis du Professeur I , une autorité reconnue. Toutefois, le Professeur II me promit de lire mes livres, et de m’inviter ensuite pour en discuter. Il tint sa promesse.
En avril 1990, je suis venu au rendez-vous bien en avance à la clinique du Professeur II. Dans le couloir, des malades se promenaient, et parmi eux, un jeune homme qui s’appuyait sur le bras ferme d’une femme. A un moment, la femme dit : « Mon Stanislas chéri, regarde cette porte. Qu’est-ce qui est écrit ? »
L’homme tourna la tête vers la porte, mais il ne répondit pas. La femme dût lire à sa place le numéro de la porte, et elle fit entrer le malade dans la chambre pour le mettre au lit. Ensuite, elle lui parlait doucement en caressant ses mains avec tendresse. J’observais discrètement la scène, et je ne pouvais pas m’empêcher de penser que ce couple menait une vie pénible très probablement à cause de l’effet chimique des organismes humains parce que, d’après mes observations, les haptènes d’origine humaine sont impliqués dans 80 % des cas de la SEP. Cela me fit de la peine.
Tout à coup, mes réflexions furent interrompues par l’arrivée du professeur. Il m’accueillit très gentiment et commença notre entretien par un interrogatoire afin d’évaluer mon niveau de connaissances en biologie. Enfin, il posa des questions au sujet des haptènes. Pour vérifier mes propos, il consulta quelques ouvrages scientifiques, sans trouver de réponse satisfaisante.
– « Non, je ne pense pas que les haptènes soient impliqués dans la survenue de toutes ces maladies dont vous parlez » déclara-t-il.
Alors, je lui suggérai de faire un essai.
– « Il faut analyser le sang d’un malade et un échantillon de salive d’une personne de son proche entourage, par exemple, celui de son époux ou de son épouse. C’est une analyse facile à réaliser, et n’importe quel étudiant en médecine peut le faire« .
Le professeur était réticent.
– « Si l’on vit en couple, l’un des époux doit s’occuper du conjoint malade, même si c’est lui qui cause la maladie » déclara-t-il.
Je fus déçu et stupéfait du fait qu’un professeur, une autorité suprême, ne voulait pas saisir cette opportunité et ne tentait pas de sortir des sentiers battus. Jamais plus le Professeur II n’accepta de recevoir mes livres ni de me parler.
Une lettre d’une patiente du Professeur II
Les 3 et 10 juillet 1993, je participais à un programme à la radio ABC à Szczecin. L’émission était en direct et durait deux heures. Elle était entrecoupée par des appels d’auditeurs. A la suite de ce programme, Madame Z.Z. m’adressa une lettre dont je cite un extrait :
« C’est avec un grand intérêt que j’ai écouté votre interview au sujet de la sclérose en plaques car ce problème me touche personnellement. Je suis malade depuis cinq ans. Au début, je ressentais l’engourdissement des orteils. Mes problèmes de santé se sont aggravés après mon mariage : je n’avais pas de forces au niveau des genoux, et j’ai perdu la sensibilité dans les pieds et les chevilles. Je marchais avec difficulté. Pour renforcer mes jambes, je faisais des exercices qui donnaient de bons résultats, mais pas pour longtemps. Je m’arrêtais souvent au cours de la marche pour me reposer. Et puis, je n’arrivais plus à marcher cinquante mètres. J’étais malade et déprimée.
Actuellement, je vis seule avec mon enfant car mon mari m’a quitté. Je crois que c’est la seule bonne chose qu’il ait faite parce que j’ai commencé à aller mieux. Je ne suis pas complètement guérie. Je souffre encore d’une hypertonie spastique, et je n’arrive pas à courir plus de dix mètres. Par contre, je moins mal aux jambes quand je marche.”
J’ai eu l’occasion de rencontrer l’auteure de cette lettre. Elle était contente d’avoir écouté mon discours à la radio qui lui avait permis de découvrir les causes probables de sa maladie. De plus, elle se débarrassa de son angoisse face à la maladie. Son mari, qui était de groupe sanguin A Rh+, ne vivait plus avec elle, et son enfant était du même groupe sanguin qu’elle : O Rh+, donc elle ne risquait rien. D’ailleurs, elle revenait pour des contrôles à la clinique où , un an plus tôt, on avait réalisé un IRM qui avait confirmé une présence de démyélinisation dans le cerveau et dans la moelle épinière.
Récemment, le professeur II, qui l’avait examinée, déclara une rémission. La malade elle-même constata une amélioration notable de son état de santé. Mais elle ne dit à personne qu’après le départ de son mari, et seulement après, elle se sentait chaque jour de mieux en mieux.
Sur son lieu de travail, elle ne dévoila pas avoir souffert de la SEP, car elle se sentait tout simplement bien.