Guérir des maladies incurables > L’homme source d’allergènes

En 1985, la Société Psychotronique d’Elblong, présidée par Madame Helena Wladkowska, organisa une réunion de soutien à un petit enfant malade. J’ai participé à cette rencontre afin de présenter un exposé au sujet des haptènes comme agents précurseurs des modifications chimiques dans le sang.

A la fin de ma présentation, la mère du petit malade, Madame C., m’invita à son domicile pour voir son fils. Je ne me sentais absolument pas capable de lui apporter une quelconque aide. J’acceptai néanmoins son invitation: ça ne coûtait rien d’essayer.

Jarek était un garçon de 13 ans. Il avait le corps mou, recouvert de boutons et d’œdèmes. On sentait de nombreux nodules sous sa peau qui paraissaient plus souples après les massages prodigués par sa mère. Il était affaibli, il ne tenait pas debout et les douleurs l’empêchaient de s’agenouiller.

La maladie l’avait frappé trois ans auparavant. Avant cela, il se développait normalement et sans problèmes. Depuis, plusieurs traitements ont été essayés, mais aucun n’a fonctionné. Le garçon ne pouvait plus aller à l’école, ni rester seul à la maison. Il n’était pas autonome. Une assistante scolaire venait lui faire cours à domicile.

Heureusement la famille avait trouvé quelqu’un pour s’occuper du garçon pendant que ses parents étaient au travail. C’était une dame âgée, habitant seule, et qui disposait d’un grand appartement qu’elle louait aux particuliers. Ils emménagèrent donc chez la Vielle Dame.

Dans la nouvelle maison, les symptômes de la maladie de Jarek devinrent plus intenses. Pire, Madame C. et son mari se sentaient malades eux aussi depuis leur installation dans la maison de la Vielle Dame.

La vie de Madame C. se compliqua de façon inexplicable. La journée, et après le travail, elle devait s’occuper du fils et du mari, qui étaient de plus en plus malades. Déçue par la médecine conventionnelle, Madame C. cherchait des solutions parmi les traitements alternatifs, alors elle s’inscrivit à l’Association Psychotronique. Elle faisait tout ce qu’elle pouvait, allant jusqu’à fabriquer des tricots qu’elle vendait à ses connaissances afin d’arrondir les fins de mois.

Mon rôle consistait donc à trouver les causes des problème de santé de cette famille. Puisque tous les membres de la famille avaient le même groupe sanguin A 1 Rh +, l’implication des haptènes sécrétés par leurs organismes était plutôt à exclure. Si quelqu’un avait eu le groupe sanguin B, cela aurait pu poser problème. Apparemment, les facteurs pathogènes se trouvait donc dans l’environnement proche de la famille.

D’abord, je vérifiai que le logement était en très bon état, sec, chauffé convenablement, et sans trace de moisissures. Quant au mobilier, je suggérai de ne pas utiliser de tapis car c’était une source d’allergènes possible. De même pour la laine destinée à fabriquer des tricots. D’ailleurs, Madame C. souffrait d’urticaire au contact avec la laine. Madame C. était d’accord pour se débarrasser de la laine, ainsi que des pots de fleurs vivaces et des fleurs artificielles. Je recommandai de bien aérer tout le logement, et les jours sans vent, d’utiliser un ventilateur installé près de la fenêtre pour plus d’efficacité.

Une fois rentré chez moi, j’attendis des nouvelles de la part de cette famille. Mais je n’en ai jamais reçu.

Quatre ans plus tard, j’étais de passage à Elblong, et je rendis visite à la famille C. Je frappai à la porte, on me répondit „Entrez”. A l’intérieur, je fus accueilli par un jeune homme assis dans un fauteuil. Il était seul. C’était Jarek. Il avait déjà 17 ans, c’était presque un adulte. Il m’avait reconnu.

Notre conversation débuta par des nouvelles concernant la santé de Jarek, qui s’était grandement améliorée. Et même s’il ne marchait toujours pas, il n’était plus couvert d’œdèmes, ni d’urticaire comme auparavant. Les douleurs au toucher ont également disparu.

Je voulais savoir si sa santé s’était améliorée après l’élimination des sources d’allergènes dont je leur avais parlé. La famille avait immédiatement jeté à la poubelle tous les objets suspects. Mais une véritable amélioration ne devint visible qu’au mois de mars 1988.

Les œdèmes, les urticaires, les nodules sous la peau, les douleurs au toucher, tout cela commençait à disparaître définitivement. Selon Jarek, c’était la Vieille Dame, la propriétaire du logement, qui le rendait malade. Tout avait changé quand la Vieille Dame décéda en mars 1988.

Et bien, je ne m’attendais pas à apprendre que l’organisme de la dame âgée était source d’allergènes nocifs pour Jarek. Une chose pareille était difficile à comprendre vu que la maladie de Jarek s’était déclarée avant l’installation chez la Vieille Dame.

Mais cette déclaration fut confirmée par les parents de Jarek, qui rentrèrent à la maison peu après. Tout d’abord le père, qui nous rejoignit dans le salon. Il était souffrant, courbé, et se déplaçait avec difficulté. Il dit qu’il sortait d’une séance d’acupuncture, et qu’il allait continuer d’en prendre quelques’ unes pour voir les effets. Quant à la santé de Jarek, il trouvait qu’il y avait de l’amélioration, surtout après le décès de la propriétaire du logement. Il m’assura que sa femme, qui ne devait pas tarder à rentrer, confirmerait ses paroles.

Effectivement, Madame C. apparut comme prévu. Elle répéta tout ce que je venais d’apprendre. Selon elle, j’avais parfaitement raison au sujet de l’effet chimique de l’organisme humain, et la vie de la Vieille Dame était un cas idéal pour démontrer cette thèse.

Madame C. me raconta l’histoire de la Vieille Dame.

Dans sa jeunesse, la Vieille Dame travailla comme domestique chez un homme riche. Elle eu un enfant de lui. Cet enfant fut laissé à l’adoption, et la jeune femme trouva un autre employeur. Ils devinrent amants, mais leur vie commune ne dura pas longtemps : l’homme décéda d’un cancer au début de leur relation. La jeune femme resta servante auprès de la veuve, qui tomba malade et décéda prématurément à son tour.

Après la guerre, la Vieille Dame acquit un logement assez spacieux pour pouvoir prendre des locataires. Sur huit locataires, sept étaient tombés gravement malades dans ce logement. Deux d’entre eux avaient guéri totalement après avoir déménagé, malgré les symptômes sévères de leur maladie.

La Vieille Dame était une personne sympathique et aimable. Elle rendait souvent visite aux voisins pour papoter. Une des voisines tombait parfois dans les pommes pendant ces visites de la Vieille Dame, qui devait alors appeler les secours.

Avant que la famille de Madame C. n’emménage chez la Vieille Dame, celle-ci venait pour quelques heure s’occuper de Jarek pendant que ses parents travaillaient. La Vieille Dame était très affectueuse. Elle avait l’habitude de caresser la tête de Jarek quand elle lui servait à manger, et elle passait beaucoup de temps à ses côtés. C’est à cette époque que l’état de Jarek s’était aggravé.

Il était faible, somnolent, et ne marchait pas du tout. Il avait besoin d’une assistance permanente, et les parents étaient heureux que la Vieille Dame puisse s’en charger. La Vieille Dame passait désormais encore plus de temps avec Jarek. L’état de santé de Jarek était alors préoccupant. Les parents recherchaient de l’aide partout. Ils consultèrent des naturopathes, des phytothérapeutes, ainsi que des radiesthésistes, qui avaient détecté un fort rayonnement dans leur appartement. L’un des radiesthésistes avait même cassé sa baguette lors du test, tandis qu’un autre avait vu son pendule tourner si vite qu’il risquait de le lâcher. On conseilla à la famille de changer de logement.

La famille C. accepta alors la proposition de la Vieille Dame d’habiter chez elle. Dans le nouveau logement, Jarek souffrait de problèmes dermatologiques chroniques, et était constamment couvert d’œdèmes. Toute la famille se plaignait de diverses douleurs.

Durant l’été 1987, ils décidèrent d’habiter une cabane dans leur jardin pour profiter d’un air pur, du soleil et de la vie en pleine nature. Tout le monde se sentait vraiment bien là-bas. Chez Jarek, les boutons et les œdèmes disparaissaient, et les nodules aussi, en partie grâce aux massage effectués par la mère. Jarek et ses parents n’en revenaient pas.

Remplis de joie par l’amélioration inespérée de leur état de santé, ils invitèrent la Vieille Dame chez eux. Elle était si contente d’avoir retrouvé son chouchou qu’elle n’arrêtait pas de le caresser, de l’embrasser.

Ce jour-là, Jarek, assis dans le fauteuil roulant, sans chemise, prenait le soleil. Tout à coup, quelqu’un remarqua des tâches rouges sur le corps du garçon, aux endroits que la Vieille Dame avait touché. D’abord ce fut la surprise sur tous les visages, puis la peur et la consternation. On n’était pas loin de penser que la Vieille Dame possédait des dons démoniaques, qui faisant apparaître des marques sur la peau rien qu’en la touchant.

Le lendemain, les taches se multiplièrent. La famille se rappela alors de mon avertissement au sujet des haptènes potentiellement nocifs sécrétés par l’organisme d’une personne ayant le groupe sanguin B. Par prévention, on entreprit certains aménagements : une meilleure séparation des logements, l’amélioration de l’étanchéité des murs et des portes. De plus, on interdit à la Vieille Dame de s’approcher de Jarek. Toutes ces mesures, même si elles n’étaient pas agréables pour la Vieille Dame, donnèrent de bons résultats. La Vieille Dame, très surprise, les avait constatés elle-même, et elle respectait sagement les recommandations des parents de Jarek.

Peu de temps après, la Vieille Dame décéda.

Au cours de son récit, Madame C. se rappela que pendant le rangement des affaires personnelles de la Vieille Dame, elle avait les mains couvertes d’urticaire. Je lui proposai alors de me prêter un vêtement laissé par la Vieille Dame, afin de le faire analyser dans un laboratoire dans le but de trouver des haptènes. Madame C. se mis à fouiller dans un tas de vêtements, et quelques instants plus tard, des boutons d’urticaire apparurent sur ses mains. A ce moment, Jarek, assis deux mètres plus loin, commença à ressentir des picotements sur son visage, et sa mère constata la réapparition des boutons qu’elle connaissait si bien. C’était une preuve de présence d’haptènes dispersés dans l’air de la pièce.

L’analyse d’un pull et d’un foulard ayant appartenu à la Vieille Dame démontra la présence d’antigènes B. La propriétaire était donc sécréteuse d’antigènes B, potentiellement nocifs pour les personnes ayant le groupe sanguin A.

L’état de santé de Jarek s’améliora au fil du temps, ce qui était très positif.

Malgré tout, la famille de Jarek rencontrait toujours des difficultés dans la vie quotidienne. Leur logement, sans ascenseur, n’était pas adapté pour un handicapé en fauteuil roulant. De plus, Jarek, obligé de se tenir en position assise durant des années, souffrait de scoliose. Des exercices physiques lui auraient été bénéfiques pour entretenir les muscles de ses jambes. La solution idéale était d’aller à la piscine pour faire ces exercices dans l’eau, mais Jarek ne pouvait évidemment pas quitter la maison dans son fauteuil roulant.

J’aimerais profiter de cette occasion pour lancer un appel aux constructeurs d’immeubles et de piscines municipales, afin d’attirer leur attention sur les problèmes des personnes atteintes de handicap moteur qui ont besoin d’accessibilité à ces bâtiments.

Les personnes qui souhaitent faire des exercices dans l’eau, mais qui n’ont pas accès à une piscine, peuvent utiliser des sacs pour parachutage dans l’eau compris dans l’équipement des pilotes. Ces sacs existent en plusieurs versions: pour pouvoir nager ou rester longtemps dans l’eau froide. Les personnes intéressées par la fabrication des ces sacs peuvent trouver la description détaillée des essais, ainsi que des photos prises lors des essais, publiés en 1978 sous le numéro P-195533 dans le Bulletin de l’Agence des Brevets N° 16 (Pologne).

Jarek n’avait malheuresement pas le moyen d’utiliser de tels sacs. Je lui rendis visite quelques fois quand j’étais de passage dans la ville où il habitait. Quand j’étais chez lui en septembre 1993, j’appris qu’il prenait des cours d’anglais, et qu’il suivait l’école par correspondance. Plus tard, il voulait être traducteur. Son hadicap ne l’a pas coupé du monde. Il avait de nombreux centres d’intérêt: il aimait lire des histoires d’Indiens d’Amérique, regarder des films, étudier l’astrologie, et les biographies des personnes célèbres. Et , chose étonnante, il écrivait des poèmes, des fables, et des compositions sur la vie des Indiens d’Amériques d’autrefois. Quand sa mère se moquait de ce qu’elle appelait ses gribouillages, il lui assurait: „ J’aurai du succès avec mon livre, maman. Et je serai très connu”. Jarek était très motivé, mais quand les forces le quittaient, il était contraint de dicter ses textes à son père ou à son ami Arthur.

Parfois, il recevait des visites de sa famille, d’amis, de voisins, et aussi de prêtres. On chantait, on s’amusait en jouant de la guitare. Personne ne s’attendait à ce que Jarek nous quitte subitement, un jour de novembre 1993. Ce jour-là, il ne se sentait pas aussi bien que d’habitude. Il toussait un peu, mais il n’y avait rien d’alarmant. Deux amis sont venus le voir, et quelques dizaines de minutes après leur arrivée, Jarek fut tout à coup pris d’une crise d’étouffement. Aux urgences, on ne réussit pas à le sauver.

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