Énigmes médicales > Le somnambulisme et les haptènes

Le somnambulisme est une pathologie du sommeil dont les causes ne sont pas exhaustivement expliquées malgré l’abondance des études sur le sommeil. Les médecines ne savent pas démontrer avec précision quelles sont les raisons des multiples comportements somnambuliques.

Il existe diverses catégories de somnambules, et on peut remarquer que l’activité nocturne de la majorité des somnambules se limite à des gestes simples (parler, marcher, manger) ou bien le somnambule se met à réaliser tout en dormant des actes très compliqués, et même dangereux (conduire une voiture, utiliser un couteau). Il y a aussi un certain nombre de somnambules qui se distinguent des autres par leur état d’agitation impressionnant. Ces personnes se sentent menacées et terrorisées,et, dans un réflexe de défense, elles peuvent commettre des crimes. Donc elles représentent un danger pour elles-mêmes, mais aussi et surtout pour leur entourage.

La presse relate parfois des faits divers sur des meurtres commis par des personnes plongées dans un profond sommeil.

L’article intitulé „Il a tué en dormant” paru dans un journal polonais „Super Express”, le 15 mai 1998, décrit les évènements tragiques qui avaient lieu à Phoenix aux Etats-Unis :

Il a donné 44 coups de couteau à sa femme. Il a jeté le cadavre dans la piscine, et il affirme… qu’il l’avait fait en dormant ! La police et le procureur étaient surpris par un tel alibi de cet homme de 41 ans. Et pourtant, on n’a trouvé aucun motif du meurtre.

Toutes les preuves trouvées sur place l’accusaient. Son voisin entendait des cris de détresse de Yarmily Falater, et il a vu Scott Falater en train de jeter le corps de sa femme dans la piscine derrière la maison.

Falater a dit qu’il était allé au lit vers dix heures du soir. Sa femme lisait un livre, et leurs enfants dormaient dans leurs chambres. Quant à la suite, il ne se souvenait de rien. Tout ce qu’il savait, c’était qu’il avait été réveillé par des policiers alarmés par le voisin.

Certains spécialistes pensent que Falater ne mentait pas. On sait que des somnambules quittent leur lit, marchent, parlent en dormant, mais ils peuvent aussi se faire du mal à eux et à d’autres personnes. Il est vrai qu’il a mis des gants avant de plonger le corps de sa femme dans la piscine, et il a caché son pyjama et le couteau dans le tiroir à gants de la voiture, mais ces faits ne sont pas des preuves de mensonge.”

Sur la base de mes expériences, je peux supposer que le meurtre perpétré par Scott Falater n’était ni prémédité, ni même commis consciemment. Ses gestes absurdes démontrent un déséquilibre mental d’étiologie non identifiée. On ne peut que constater que le drame des époux Falater aurait des points communs avec le drame de la famille MacDonald survenu en février 1970.

L’auteur du crime était Jeffrey Robert MacDonald, un médecin militaire américain. Il a été jugé et condamné à trois peines consécutives, malgré des lacunes dans le procès.

On n’a jamais élucidé les raisons qui avaient poussé ce bon père et bon mari à tuer toute sa famille avec une atrocité effroyable. Effectivement, il avait donné plusieurs dizaines de coups de couteau et de pic à glace à sa femme et à ses filles âgées de 5 ans et de 2 ans. De plus, sa femme et l’une de ses filles avaient reçu d’autres blessures graves au moment de l’agression qui avait eu lieu en pleine nuit.

Jeffrey R. MacDonald niait fermement avoir assassiné sa femme et ses deux filles, et il désignait comme coupables des inconnus qui s’étaient introduit chez lui. Il expliquait aux enquêteurs qu’il avait été réveillé par les cris de sa fille, et il avait vu les intrus qui l’attaquaient. Ensuite, il avait perdu conscience. Mais les juges n’étaient pas du tout convaincus par ces déclarations.

Cette affaire était sujette à controverse, et elle a inspiré un film „ Fatal Vision”, reprise par une série télévisée américaine. Le crime commis par Jeffrey R.MacDonald suscitait des discussions passionnées parce que ce meurtre en famille était peu ordinaire. Tout d’abord le niveau de barbarie choquait, et il était évident que l’assassin n’était pas là pour ôter simplement la vie à ses victimes mais son acharnement indiquait son extrême détresse psychologique.

Comment explique-t-on l’apparition soudaine de troubles psychiques chez un individu habituellement en bonne santé si l’on exclut la prise de médicaments et de drogues comme c’était le cas de Jeffrey R.MacDonald ? Il s’agissait peut-être d’un conflit immunitaire.

Si l’on se réfère au film, on sait que les membres de cette famille avaient les groupes sanguins différents :

– Jeffrey R.MacDonald avait le groupe sanguin B ;

– Colette, sa femme : A ;

– les filles : elles avaient , il me semble, le groupe sanguin AB.

Les organismes des individus ayant le groupe sanguin B possèdent une grande quantité d’anticorps naturels anti- A qui favorisent une plus forte sensibilité envers les antigènes A, surtout chez les personnes jeunes. C’était bien le cas de Jeffrey R.MacDonald.

Puisque les antigènes naturels sécrétés par l’organisme sont présents dans l’environnement sous forme de résidus (haptènes), Jeffrey R.MacDonald y était exposé quotidiennement. Maintenant, on peut supposer que Jeffrey R.MacDonald était exposé à une forte concentration d’haptènes A provenant d’organismes de sa femme et de ses filles.

Cette exposition favorisait une agglutination passive qui passait inaperçue la plupart du temps mais qui risquait parfois de s’intensifier. Une agglutination massive des érythrocytes bloque le flux de sang, et les conséquences de la mauvaise circulation sanguine dans les capillaires du cerveau peuvent perturber son fonctionnement. Si l’on admet qu’une mauvaise alimentation en oxygène affectait et modifiait l’état mental de Jeffrey R.MacDonald la nuit du crime, on ne peut pas s’étonner que celui-là ne pouvait pas contrôler son comportement. Il est très probable qu’il s’est réveillé au beau milieu de la nuit mais il a accompli ses gestes odieux inconsciemment. Il n’avait pas l’intention d’assassiner qui que ce soit mais, tout simplement, il se défendait dans son sommeil de somnambule contre une bande de malfaiteurs. De plus il n’était pas chétif, au contraire il était sportif et musclé, donc sa riposte devait être conséquente.

Il me semble que le jugement adéquat serait l’acquittement dans ce type de délit mais, d’abord, il fallait accepter l’idée du conflit immunitaire au sein de la famille et le prouver. Les chercheurs doivent au plus vite commencer à s’intéresser si ce sont des haptènes nocifs qui provoquent le somnambulisme.

La responsabilité des individus sensibilisés aux haptènes provenant des membres de la famille ne sera peut-être pas engagée dans l’avenir si l’on reconnaît que ces personnes ne peuvent pas faire l’objet d’une sanction pénale à cause de troubles de la conscience, et c’est tout mon espoir.

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